| | Mer 3 Juil - 11:44 | La fille de Poséidon avait disparu presque tout de suite après ma première leçon de combat et je me demandais si elle pensait à poursuivre mon instruction ou si elle me laissait le soin de poursuivre seule ou de me trouver un autre maître d’arme, ou, je ne savais pas trop comment ils appelaient ici ce genre de personne sensée vous apprendre à survivre dans ce monde de dingues. Cela faisait quelque chose comme trois jours qu’elle avait disparu du camp apparemment et je ne m’étais pas longtemps demandée ce qu’elle pouvait bien faire pendant tout ce temps. J’avais tenté un moment de l’aider à trouver des indices et des solutions pour rejoindre des divinités antiques supposées pouvoir lui indiquer où retrouver la toison d’or, elle-même supposée pouvoir soigner leur arbre protecteur. Pour moi il était évident qu’elle avait dû prendre des décisions par rapport à ce projet et se lancer dans l’aventure.
Dans mon esprit c’était toujours leur monde, leurs recherches, leurs aventures. J’avais beau avoir eu quelques preuves que j’étais soit complètement folle soit dans un endroit où la logique de ce que je connaissais jusqu’à présent n’avait plus cours, je ne parvenais pas à me sentir complètement intégrée et faisant partie de leur communauté. Si j’étais complètement folle je devais être dans un centre de soin qui attendait que je reprenne mes esprits en compagnie de gens qui ne devaient pas être plus sains d’esprit que moi. Dans le deuxième cas, je ne devais m’en prendre qu’à moi et là c’était assez logique si j’en croyais ce que je savais de ma petite personne. Pour conclure, j’avais du mal à considérer tout cela dans toute ses dimensions et cela me donnait assez vite le vertige.
Je ne suis pas vraiment habituée à me pencher sur mon propre cas et j’avais suffisamment lutté pour éloigner de moi tous ceux qui auraient pu le faire pour ne pas suivre leur chemin. Je me contentais depuis des années de survivre au milieu de ceux qui se conduisaient comme des intrus à mon égard et de repousser ceux qui s’intéressaient d’un peu trop près à moi. Il y avait quelques exceptions à cette histoire, mais elles étaient moins nombreuses que les doigts d’une main et bien loin depuis des mois maintenant. Bref, je ne me sentais pas vraiment partie prenante dans ce camp et je n’avais pas vraiment réussi à me lier avec qui que ce fut. Vous avez compris que ce n’était pas dans mes compétences et de plus les choses n’étaient pas vraiment propices à cela.
J’étais la seule “humaine” à ne pas être d’essence divine, enfin, si j’avais bien compris. Et pour cela j’étais cantonnée un peu à l’écart. Pour être honnête cela me convenait assez. La vie les uns sur les autres, très peu pour moi. En revanche, cela n’avait pas aidé à ce que je me sente faire partie de cette étrange communauté. J’avais un peu renoncé à comprendre son organisation. Chaque dieu avait une progéniture et elle était hébergée dans des bungalows séparés comme si eux non plus ne devaient pas se mélanger. Cela signifiait qu’ils n’étaient pas très occupés, en tout cas de ce que j’avais pu constater. Aucun dieu n’avait semblé avoir plusieurs enfants ici et dire que c’était rassurant était sans doute exagéré mais témoignait peut-être que ces très chers habitants de l’Olympe ne semaient pas leur patrimoine génétique à tout va. Il y avait bien sûr la possibilité que tous n’aient pas été identifiés ou n’avaient pas voulu intégrer le camp…
Le rôle des créatures non humaines restait pour moi assez mystérieuse. Le centaure était visiblement un instructeur et détenait une certaine autorité sur tout ce beau monde, mais les autres ?... Piétaille pour les batailles ? Personnel de maison pour les enfants divins ? Je n’avais pas eu encore assez envie d’en savoir plus pour me renseigner à leur sujet. Etaient-ils eux aussi d’essence divine ? Si j’en jugeais de ce que j’avais appris dans ma jeunesse sur le mythologie grecque, non, mais les choses avaient pu avoir été falsifiées ou avoir changé…
En revanche j’avais gardé l’habitude de m’entrainer à partir de ce que m’avait appris la fille de Poséidon. J’avais même été fouiner à la bibliothèque pour avoir quelques descriptions qui tenaient lien d’avertissements pour moi, des créatures susceptibles de vouloir se faire les dents sur ma carcasse. Le gardien de l’armurerie avait fini donc par prendre l’habitude de me voir arriver pour prendre de quoi m’entrainer. Bien sûr, je n’avais pas cru bon encore de ma trouver d’autres partenaires mais je tentais de ne pas oublier les gestes appris. En tout cas c’était suffisant aux derniers jours. Cependant, aujourd’hui, je commençais à sentir l'inefficacité de la chose et un certain ennui. J’avais attendu comme d’habitude que les fils de dieux aient déserté le camp d’entrainement pour en prendre possession et je me sentais un peu blasée.
Mes yeux rencontrèrent la lisière de la forêt. Je n’y étais pas retournée depuis que j’étais arrivée ici et encore cette traversée aléatoire et presque inconsciente ne m’avait pas vraiment permis d’en avoir une image. Cela se résumait à quelques odeurs, une impression d’humidité mais c’était à peine si j’avais eu conscience des arbres autour de moi. Sans que je m’en rende compte, mes pas m’avaient menée à la première rangée d’arbres. Je levai les yeux vers leurs cimes avant de tenter de percer l’enchevêtrement de la végétation. Je jetai un coup d’œil en direction du reste du camp et haussant les épaules. Aujourd’hui on se passerait de moi pour le repas. Je rangeai ma lame au fourreau en pensant que mon magasinier préféré allait me maudire de ne lui rendre l’équipement que demain. Tant pis, j’étais déjà à l’intérieur de la forêt. L’impression de fraîcheur due aux arbres me saisit immédiatement et je dilatai mes narines pour la faire pénétrer au fond de moi en même temps que les senteurs de mousse et de lichen mêlées à celles de l’humus et des différentes essences que j’étais bien incapable de reconnaître à l’exception des chênes dont les feuilles caractéristiques me facilitaient grandement la tâche. Je me retournais de temps en temps pour vérifier que la lumière plus vive de la lisière me guiderait sans encombre pour retourner au camp.
En revanche, mes pas semblaient se succéder sans idée précise de leur direction et je m’en moquais éperdument. Je n’étais pas habituée aux ambiances sylvestres. Mon milieu de prédilection restait la ville mais j’aimais assez les nouvelles sensations que l’endroit me procurait. Un repli du terrain m’attira je ne sais pour quelle raison et je descendis au fond. Là un arbre à l’écorce argenté avait pris racine et montait vers le ciel. en en faisant le tour, je trouvais de grosses racines qui semblaient faire une sorte de berceau et je décidai de m’y asseoir. La lumière commençait à baisser mais j’avais encore le temps. Et puis ici j’avais la sensation de ne pas être prisonnière du camp comme à l’ordinaire. Les avants bras posés sur mes genoux remontés à hauteur de poitrine, je tentais de faire le point sur ces derniers jours, jusqu’à ce que la lumière de la forêt vire du vert au violet. Il était sans doute temps que je rebrousse chemin.
Je remontai le talus et repris la direction du camp. Mais ce dernier ne semblait pas devoir émerger de la prochaine rangée d’arbre sans cesse repoussée. Le doute est le meilleur moyen de se perdre. Il fallait juste que je ne me laisse pas tromper par les impressions différentes à cause du changement de lumière et parfois le temps qu’on a marché dans une sens est bien différent de celui du retour, je poursuivis donc dans la même direction. Au bout de dix minutes je commençais pourtant à douter sérieusement de la direction que j’empruntais et trois minutes plus tard j’étais persuadée d’être perdue. Je n’avais aucune idée du moment où je m’étais fourvoyée. Marcher tout droit n’était pourtant pas si compliqué ! Je me sentais stupide et la question était de ne pas ajouter mas de tonteria. Plus je poursuivrais ma pérégrination plus j’avais maintenant de chances de me perdre encore plus. Rester sur place me sembla pour le moment la idea mejor. Au pire j’allais passer la nuit à la belle étoile et la lumière qui m’avait servie de repère en entrant ne manquerait pas le lendemain de me remettre sur la piste du camp. Au mieux quelqu’un s’apercevrait de mon absence et on me retrouverait plus facilement si je restais sur place… Je n’étais pas très confiante dans la deuxième hypothèse. Je ne m’étais pas manifestée par mon côté routinier depuis que j’étais arrivée, mais plutôt comme une fille qui prenait les règles et les habitudes de l’endroit un peu par-dessus la jambe et il était peu probable que quelqu’un s’inquiète avant un bon moment. J’avais beau être la pythie et soi-disant précieuse pour eux, je pouvais comprendre qu’ils en aient un peu par-dessus la tête de se demander de quelle humeur j’étais et si j’allais faire mon apparition à tel ou tel moment de la journée collectif ou pas.
Je me préparai donc à passer la nuit sur place. Je cherchai des yeux un autre arbre comme celui qui m’avait abritée tantôt et faisant contre mauvaise fortune bon cœur, j’avisai un de ses cousins qui ferait bien l’affaire malgré une circonférence plus humble. Sans me débarrasser de mon accoutrement guerrier je m’assis à son pied et me préparai à passer la nuit ici. Je tentais d’apercevoir le ciel entre les branches au-dessus de ma tête mais avec la lumière qui baissait, les contrastes étaient pour l’heure insuffisants. Je devais juste espérer qu’ensuite, les points lumineux des étoiles seraient observables d’où j’étais. Dans le cas contraire, la nuit risquerait d’être bien longue sans rien à quoi s'intéresser et dormir serait la meilleure option.
C’était sans compter avec les bruits nocturnes. La citadine que j’étais n’avait vraiment aucune idée des ambiances nocturnes au milieu de la forêt et ce n’était pas les descriptions des romans qui m’y avaient préparée. Je ne savais pas si c’était l'atmosphère de la nuit qui changeait les sons ou si c’en était de nouveaux mais j’avais l’impression d’avoir changé d’endroit sans m’être déplacée. Le chant des oiseaux diurnes avait laissé la place aux hululements des chouettes ou des hiboux, comment pouvais-je savoir et si la brise des sous-bois étaient toujours présente, les craquements lui disputaient la vedette comme si j’étais cernée par une escouade qui s’approchait peu à peu sans jamais déboucher à portée de regard. La nuit devenait un peu trop bruyante pour fermer l’œil, à moins que ce ne soit l’inquiétude qui montait en moi….
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Messages : 181 Date d'inscription : 04/09/2018 Age : 38 Melinoë de Kent Le parchemin des Olympiens Bungalow : Dans les Bois... Parents Divins : Poséidon
| | Dim 14 Juil - 20:56 | Promenons-nous dans les bois Mëlie avait laisser le groupe de chasseresse sous le commandement de Zoé Nighstade pour partir en éclaireur vu que le camps n'était plus très loin afin de préparer elle-même l'arrivée de leur troupe. Se fondant dans l'habit nocturne de la nuit , notre jeune déesse se déplaçait dans les airs agile et silencieuse comme le lui avait appris sa tante Artémis. La lune éclairait de ses rayons la forêt lui conférant un brin de mystère supplémentaire, en chemin elle perçus du bruit et se dirigea vers celui-ci avant d’apercevoir une jeune femme.
- Tiens se serait-elle perdue ? Vu son attirail, elle vient du camps des sangs-mêlés c'est plus que certains bon elle ne semble pas bien rassurée je vais m'approcher.
Notre petite déesse de l’eau descendit souplement d'un bon de sa branche et s'approcha doucement de la jeune femme en question veillant à ne pas trop lui faire peur non plus. Elle avait l'habitude des bois et de ne faire qu'un avec la nature et des fois elle était sans doute bien trop silencieuse en se glissant près des autres.
- Bonsoir vous êtes perdues ?
Il est vrai que Melinoë, se plaisait à se déplacer dans les bois en silence, mais ce n'étais pas forcément toujours une bonne chose. S'y se fondre dans le paysage était très utile pour semer les monstres cela s'avérait un handicap lorsqu'il s'agissait d'approcher des simples mortels ou même des dieux sans les faire sursauter car trop silencieuse. Elle attendit de voir la réaction de la jeune femme en face d'elle ayant pris soin de faire disparaître ses armes pour n’apparaître que dans sa tenue de chasse.
- N'est pas peur de moi, je ne suis pas un monstre si c'est ce qui t'inquiète. Tu viens du camps des sangs-mêlés non?
Mëlie faisait un léger sourire pour lui prouver qu'elle n'était pas un danger pour elle. C'était une simple affirmation qu'elle lui faisait ou plutôt qu'elle énonçait en fait. Au vu de sa présence dans cette partie des bois cela ne pouvait être autre chose de toutes les façons. A présent Melinoë cherchait à comprendre si elle avait besoin ou non d'aide pour y retourner. Vu qu'elle même y allait alors autant proposer au besoin non?
- Je suis une des chasseresses de dame Artémis et je me rends au camps pour préparer l'arrivée de mes sœurs de chasses alors si vraiment tu es perdue je peux t'y reconduire si tu veux. Mieux vaut ne pas trop traîner seul dans les parages les monstres pourraient attaquer à tous moment.
Jawilsia sur Never Utopia |
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