Cela faisait six mois que je n'avais pas vu ma mère. Six mois et réellement elle me manquait. Et malgré l'arbre de Thalia qui se meurt au camp, je ne pouvais juste pas l'abandonner pour cette unique raison. Aussi, j'étais partie sans parler à personne. J'avais fait mes bagages, j'avais pris mon argent liquide et je m'étais barré de là en douce.

C'était pas la première fois que je fuyais en douce. Bien sur, j'aurais surement une réprimande en rentrant au camp des sangs mêlés. Mais il était hors de question que je coupe les ponts avec la seule personne qui m'ai aimé depuis ma naissance. Aussi, je pris le train jusqu'au Texas et ensuite le bus jusqu'à Los Angeles. Cela a pris trois jours rien que pour passer de la côte Est à la côte Ouest.

J'arrive à attraper un covoiturage qui m'emmena jusqu'à San Francisco. A partir de là, je pris un dernier car jusqu'à l'extérieur de la ville dans le Nord de la ville. Ma mère habitais vers l’extérieur et sentir l'air marin me faisait vraiment du bien. Le pont le plus célèbre de la ville derrière moi, je passais le reste du voyage à pied avec mon sac sur le dos. Les manche de mon blouson remonté, je constatais la douceur du printemps et les rayons du soleil sur ma peau. Je fermais les yeux alors que j'arrivais vers les champs. Je continuais de marcher un peu. Il devait surement être le début d'après midi. Marcher ne me faisait jamais peur. Cela me permettais de me dépenser. Et puis, être seul m'aider à réfléchir.

Réfléchir à ma mère et mon père. avait il été amoureux d'elle ? J'en doute fortement. Il ne m'avais jamais parlé. Pas une fois. Pour lui, c'est comme si je n'existais pas. Et je ressentais tellement de colère à son égard. Le ressentiment se transforma en nœud dans le creux de mon estomac. Puissant, intense, quelque chose que j'avais beaucoup de mal à contrôler. Mais j'avais réussi avec les années à m'en défaire. Je soufflais un coup avec force alors que je continuais ma route jusqu'à chez ma mère. D'après mes calculs, encore quelques heures et je devrais arriver chez elle vers la fin de l'après midi.

J'entendis alors souffler à mon oreille droite et je sursautai avant de reculer un coup. Tournant mon visage vers l'origine du bruit, je remarquais qu'il s'agissait d'un cheval. Il se tenait au bord du champ. Noir. Sombre comme mes cheveux. Une encolure forte et bien trop haut au garrot pour que je me sente suffisant à l'aise.

Je posais mon sac au sol, sans quitter le regard de l'animal. Je finis par m'approcher de la barrière doucement.

-Tout doux....

Je m'approchais d'un autre pas. Il tapa du sabot le sol en soufflant fortement. Je n'aimais pas les chevaux. Ils étaient assez impressionnant et il me faisait trop penser au centaure. Mystique et nébuleux. Comme leurs cerveaux et leurs actes. Je grognais alors qu'il s'agissait et recula d'un pas. Dans mon champ de vision une personne approcha au loin, aussi, je décidais de reculer complètement et de reprendre mon sac.

La personne s'avérait être une jeune femme dans la même tranche d'âge que mon âge à en juger par son visage. Qui n'était pas déplaisant à regarder si on oubliait la froideur de son regard. Quand le cheval semble enfin la remarquer, il s'écarta de mon attention et je soufflais un coup alors qu'il s'avança vers ce qui semble être sa propriétaire. Elle plaça la selle sur le dos de l'animal avant de me poser une simple question.

Sa voix franche et clair me laissa pour le coup sans réponse. Si j'avais besoin d'aide ? Non. Un sourire en coin, je finis par lui annoncer, assez sur de moi en fixant d'abord le chemin qu'il me restais à faire et mon bagage sur l'épaule gauche.

-Eh bien, je dois marcher encore quatre kilomètres. Si tu m'accompagnes avec ton cheval, je te serai reconnaissant !

Un sourire franc était plaqué sur mes lèvres. Je passais mon regard à l'animal et le pointa du doigt tout en restant cependant à distance de la barrière. Les chevaux et moi, c'était pas compatible. Peut être est ce à cause des centaures ? Surement. Chiron me faisait flipper. Rien qu'à l'idée qu'il sache tout à l'avance. Ouais, non. Je vivais ma vie au jour le jour et c'était mieux ainsi.

-C'est un beau cheval. Il s'appelle comment ?

Je me rend compte alors que je dois surement la déranger dans son travail avec l'animal aussi, je reculais encore de quelques pas pour retourner sur le chemin, attendant sa réponse à ma demande. Après tout, elle n'était pas obligée d'accepter. Je me mis alors à observer la jeune femme qui était près de son cheval. Elle était rousse, et le corps fin. Pas désagréable à regarder, c'était certain. Mais le regard semblait plein de savoir, aussi, je ne préférais pas me fier à ses apparences de poupée.