Malek Mercande

L'amour devient famille; le feu devient foyer. (Gaston Bachelard)

Caractère

Malek est un jeune homme à la fois doux et explosif. La plupart du temps, il s'amuse d'un rien et prend un réel plaisir à remonter le moral de celles et ceux qui l'entourent. Et parfois, certains évènements ou certaines paroles arrivent à susciter chez lui des réactions fulgurantes. Son regard s'enflamme et la fougue comme la révolte irradient autour de lui.
C'est pour cela que ses amis le considèrent comme imprévisible. Il peut être joueur et malicieux tout comme il peut se montrer vindicatif et brutal lorsqu'il perd le contrôle de lui-même.

Sa couleur préférée est le vert, même si c'est vrai qu'il aime porter des vêtements aux tons oranges.

En règle générale, il aime jouer à l'extérieur avec ses amis, mais il lui arrive aussi de rester à la maison avec sa mère et ses tantes pour cuisiner et faire des pâtisseries. Il faut bien avouer aussi qu'il s'adonne à perfectionner ses recettes plus souvent depuis que son père a failli mourir pendant le soulèvement populaire contre Moubarak...

C'est aussi un passionné de philosophie. Sa vie intellectuelle navigue entre les îles de la pensée, dans les eaux tumultueuses des faits d'actualités et sous les cieux rassurants de la spiritualité. Il connaît le Coran bien sûr, comme la Bible, mais n'irait pas jusqu'à se définir comme fidèle de la Sunna ou encore mudjahid. Parler de religion est quelque chose de particulier pour lui. Il a foi en Allah, et en même temps c'est un passionné de philosophie. Gandhi est une source d'inspiration pour lui, tout comme l'empereur moghol Akbar. C'est vrai, quoi. Pourquoi la religion ne pourrait-elle pas jouer son rôle et littéralement relier les hommes ?

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Derrière l'écran

Histoire

Je suis né le 26 juin 2000, au Caire. Enfin, un peu à côté. Mon père m'a toujours raconté que ma naissance, le plus beau soir de sa vie, a eu lieu derrière la pyramide de Mykérinos. Vous connaissez ? C'est sur le plateau de Gizeh, là où on trouve aussi la pyramide de Khéops ! Mon père me disait souvent que j'étais béni par la déesse Bastet. Je ne comprenais pas vraiment ce qu'il voulait dire, étant donné que durant ma scolarité, on m'a plus parlé de culture musulmane que de mythologie antique.

Sinon, pour vous parler de ma famille, j'ai grandi avec mon père et ma mère, ainsi que trois oncles et quatre tantes. Je suis enfant unique, ce qui nous valaient souvent des remarques parfois fatigantes de certaines de mes tantes paternelles. Mais bon, du moment que je pouvais m'amuser avec mes cousins et cousines, je n'y prêtais pas attention. Comme ce sujet rendait clairement ma mère mal à l'aise, j'ai fini par arrêter de demander un petit frère à mes parents. Ce n'est que plus tard – il n'y a pas si longtemps – que j'ai fini par apprendre qu'elle est infertile depuis ses premières lunes.
J'ai passé mon enfance à jouer, mais aussi à passer du temps avec ma mère et mes tantes qui venaient rendre visite. C'est là que j'ai commencé à apprendre à cuisiner, à chantonner aussi. C'étaient des moments heureux. Vraiment...
Puis, durant mon adolescence, j'ai plutôt pris l'habitude de jouer avec mon père, de l'accompagner un peu partout. Je n'ai jamais vraiment su en quoi consistait son travail. Je sais juste qu'il jonglait entre les lectures sans fin, les déplacements à travers la région, les rencontres professionnelles... Quand on me demandait, je disais fièrement que mon père était le le plus grand savant de toute l'Égypte. Ça faisait sourire mes professeurs d'école préparatoire et même jusqu'en école secondaire...  

Vous savez, pendant la Révolution du 25 Janvier, j'ai failli perdre mon père. C'était en 2011, donc j'avais encore 10 ans. Quand tout le monde s'est pressé à la place Tahrir pour manifester et renverser Moubarak, j'étais au balcon de notre appartement avec ma mère. Nous entendions les gens dans la rue brandir des banderoles et des pancartes en criant « Nous sommes Khaled Saïd ». C'était la semaine de la révolte, pourrions nous dire maintenant... Chaque chose que le gouvernement en place faisait nourrissait la révolte des gens. Et puis vint ce vendredi de la colère. Où la police répandait du pétrole dans la rue avant de l'enflammer pour empêcher la foule de manifestants d'avancer... C'est là que mon père s'est fait brûler au deuxième degré sur le bras gauche. Il a survécu, heureusement, grâce à un manifestant qui l'a aidé à éteindre le feu et qui l'a ensuite emmené à l'hôpital. Depuis ce jour, révolution ou pas révolution, j'ai toujours fait attention à ce que faisait mon père.

C'est à partir de cette période que je me suis intéressé à la politique et à la philosophie. Mon cousin Jamal m'emmenait souvent assister aux rassemblements pour repérer et filmer la répression du régime de al-Sissi.
Tout ça jusqu'à il y a quelques mois. Jusqu'à ce que mon père soit emprisonné sans qu'on sache où ni pourquoi. Jusqu'à ce que ma mère m'emmène à Alexandrie pour fuir le pays et prendre un bateau jusqu'en Tunisie. Ce jour-là, je me suis disputé avec elle, et... j'ai couru, longtemps. Jusqu'à ce que l'hôtel où nous attendions ne soit pas plus grand qu'une tasse à l'horizon. Là, perdu à la frontière du désert et de la plage, j'ai rencontré une jeune femme. C'était étrange, d'autant plus qu'elle ne semblait pas du tout de la région, ni même bédouine. Mais nous avons discuté, longuement, jusqu'à ce qu'elle m'apprenne le secret de ma naissance : « Tu es né du feu, Malek. Tu es le fils d'Hestia, ou Bastet si tu préfères l'appeler ainsi. Tu dois venir avec moi rejoindre notre communauté, tu es en grand danger actuellement et nous ne pourrons pas te protéger ici. »
Je lui ai proposé de m'accompagner à l'hôtel et de rencontrer ma mère avant que je prenne ma décision...

Et me voici dans le camp des sang-mêlés. Enfin, plus exactement dans les bois parce qu'il n'y a pas de bungalow qui soit consacré à ma mère. Donc en attendant de lui construire un joli temple, je vis dans cette forêt – Je n'ai pas DU TOUT l'habitude de ce genre d'environnement, c'est plutôt déroutant.

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